La fin du Xe
siècle est marquée par des violences, des famines et des épidémies.
Au tournant de l’an mil,
une nouvelle organisation sociale s’impose en Europe occidentale dans des états
où l’autorité royale est très faible. Dans un monde où le christianisme constitue le principal facteur
unitaire, le clergé affirme son autorité ; on redoute la colère de Dieu.
L’art roman est le premier grand style de l’Occident chrétien. Il est notamment caractérisé par la construction de multiples églises sur la route des pèlerinages. Les pèlerins sont alors de plus en plus nombreux sur les routes. Un des plus célèbres pèlerinages est celui vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
L’église romane
L’architecture et la
sculpture de pierre s’imposent en s’inspirant des voûtes
et chapiteaux à colonnes des Romains. La voûte de pierre s’appuie sur des murs
épais à petites ouvertures. Voûte en berceau, voûte d’arête,
voûte brisée, sont autant de solutions pour
alléger les murs porteurs.
La sculpture est soumise
à l’architecture : le tympan, sur la
façade, et le chapiteau historié observe la
loi du cadre. Le décor peint et sculpté est
un enseignement par l’image.
œuvre de référence :
L’abbatiale Sainte-Foy
Milieu du XIe
siècle - début du XIIe siècle
Conques, Auvergne, France
L’abbatiale de Sainte-Foy
de Conques est considérée comme un chef d’œuvre de l’art roman et reste surtout
célèbre pour son tympan et son trésor
comprenant des pièces d’art uniques de l’époque carolingienne. Construite sur
la route du pèlerinage de St Jacques-de-Compostelle,
sa structure a été déterminée suivant un plan cruciforme
(croix latine) pour pouvoir accueillir les nombreux pèlerins et faciliter leur
circulation.
Le Tympan de L'Abbaye Saint Foy de Conques |
La foi chrétienne est
donc le principal thème de l’art roman.
Pourtant, les œuvres
d’inspiration laïque, comme la tapisserie
de Bayeux, constituent un apport remarquable au patrimoine du XIe siècle.
En effet, le monde
cultivé ne se limite plus aux seuls clercs, il s’ouvre à l’élite du monde
féodal qui codifie alors les règles de la chevalerie.
Tapisserie de Bayeux
Environ 1077-1082,
50cmx70m
Détail de 50x90cm (centre
Guillaume le Conquérant)
Bayeux, France
L’art de la tapisserie
remonte à la plus haute antiquité mais s’impose pour la décoration murale, à
l’égale des fresques, à l’époque romane, avant de connaître son apogée aux XIVe
et XVe siècles.
Cependant, la tapisserie
de Bayeux induit en erreur par son appellation, car il s’agit en fait
d’une broderie de 70 m de long sur 50 cm de
haut. Cette œuvre, selon la légende, aurait été réalisée par la reine Mathilde,
l’épouse du duc normand Guillaume le Conquérant
qui a conquis l’Angleterre. Il semble en
fait qu’elle résulte d’une commande du demi-frère de ce dernier, Eudes,
l’évêque de Bayeux, pour sa cathédrale.
Elle représente, en une
série de douze scènes, l’histoire d’Harold,
l’adversaire de Guillaume, jusqu’à la victoire des Normands à Hastings en 1066.
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