Histoire des Arts 5ème - L'art Gothique





À partir du XIe siècle et jusqu'à la fin du XIIIe siècle, l’Occident connaît un essor remarquable. Les grands défrichements font gagner des terres agricoles sur la forêt. La croissance démographique est forte. Pour satisfaire cette population nombreuse, les échanges commerciaux se multiplient et favorisent le développement des villes.


L’Art Gothique est lié à cet essor économique dans les grandes villes du nord de la France : chaque évêque veut sa cathédrale plus haute et plus belle que celle du voisin. Cette concurrence favorise la course à la hauteur des nefs : l’art gothique se veut une évolution de l’art roman avec sa volonté de construire encore plus haut, comme un élancement vers le ciel, vers Dieu.
Le style gothique apparaît dans la région parisienne vers les années 1130-1150. De là, il se diffuse progressivement dans toute l’Europe.




Rappel : L’architecture romane avait remplacé la charpente par une voûte en berceau, composée d’un arc en plein cintre, ce qui nécessitait des murs d’appui épais souvent renforcés par des contreforts.









L’architecture gothique utilisera l’arc brisé et surtout la voûte en croisée d’ogive qui dirige une grande partie des forces de pression vers le sol, remplaçant les murs épais par d’énormes piliers : c’est une architecture de structure. Les voûtes et les flèches vont pouvoir s’élever plus haut. 






Œuvre de référence :



La Cathédrale Notre-Dame d’Amiens
Construite de 1220 à 1288 (XIIIe siècle),
à Amiens (Somme, France)


Par ses volumes intérieurs, la Cathédrale Notre-Dame d’Amiens est la plus vaste de France : la hauteur sous la voûte est de 42m, au transept la largeur est de 70m, et sa longueur est de 145m sur une surface de 200 000m2.






La cathédrale frappe par sa grande élégance et la puissance de sa construction qui nécessita une structure de soutien, grâce à des contreforts et des arcs-boutants pour assurer la stabilité.







Elle est considérée comme un modèle du style gothique classique, érigée sur un plan en forme de croix latine ; le déambulatoire est entouré de 7 chapelles rayonnantes (autour du chœur).



La façade comporte 3 portails :


Le tympan au-dessus du grand portail est décoré (à l’origine en polychromie : plusieurs couleurs) d’une représentation du Jugement dernier, lorsqu’à la fin des temps, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent puis sont jugés par le Christ sauveur, debout, vêtu d’une longue tunique, les pieds posés sur un dragon et un lion, tenant un livre fermé tout en bénissant de la main droite ; autour se trouvent de très nombreuses statues d’apôtres et de prophètes.


La rosace ouest, ornement circulaire avec vitraux sur la façade, est de style gothique flamboyant. Elle date du début du XVIe siècle.


Le vitrail est réalisé avec des morceaux de verre colorés dans la masse et agglomérés par une armature de plomb. Utilisé dès le début de l’ère chrétienne, le vitrail triomphe avec l’art gothique dont il devient le symbole, supplantant alors la peinture murale dans la décoration.



La décoration est richement ornée de nombreuses statues, d’effrayantes chimères et de gargouilles.



Les gargouilles ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau de pluie ; elles dépassent dans le vide afin de rejeter l’eau le plus loin possible des murs.
Toutes différentes, elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques, la gueule ouverte.




Les chimères, par contre, sont purement décoratives. Elles sont juchées sur des hauteurs, semblant observer la ville ; elles ont la forme de démons, de monstres hybrides et autres animaux fantastiques.




Au centre de la nef, le dallage représente un labyrinthe octogonal long de 234m. Les pèlerins, tel un Chemin de croix, le parcouraient à genoux en suivant la ligne noire pour expier leurs fautes graves.
















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